jeudi 5 avril 2012

Expulsion programmée à Longchamps (Durbuy)


<P>“ Ce que nous avons modestement ici, il nous serait impossible financièrement et moralement de le retrouver ailleurs ”, ont notamment écrit Pierre et Lili Pirlet au roi Albert II. <CREDIT> N.HN</CREDIT> </P>

“ Ce que nous avons modestement ici, il nous serait impossible financièrement et moralement de le retrouver ailleurs ”, ont notamment écrit Pierre et Lili Pirlet au roi Albert II. N.HN
n.c.

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À Longchamps, les résidents permanents ou secondaires ne veulent pas quitter les lieux
A Longchamps, environ trente ménages vivent sans être raccordés à l’eau, ni à l’électricité. Certains y sont heureux depuis plus de trente ans. En novembre dernier, toutefois, un PV a été dressé pour infraction à l’urbanisme. Les chalets sont en effet tous installés en zone agricole. Les résidents ne veulent pas être expulsés. Ils demandent à ce qu’on les “ laisse terminer leur vie dans leur maison ”.

“ C’est la troisième fois que je reconstruis ma vie. Ce que j’ai, ici, à Longchamps(Durbuy), je ne veux pas qu’on me le reprenne ”. Pierre Pirlet et son épouse Lili vivent heureux dans leur chalet depuis une petite quinzaine d’années. “ Nous avons tout ce qu’il nous faut. Nous produisons notre électricité grâce à des panneaux solaires. Nous utilisons l’eau de pluie pour les tâches ménagères. Quant à l’eau potable, nous allons la puiser à la source. Nous cultivons également nos légumes dans notre jardin. Notre mode de vie nous convient. Nous aimerions pouvoir terminer notre vie ici ”.

Pierre et Lili ne sont pas les seuls habitants de Longchamps à être inquiets. En novembre dernier, en effet, l’ensemble des familles qui résident dans ce lieu-dit a reçu la visite d’un représentant de l’Urbanisme à la Région wallonne. Le fonctionnaire a constaté qu’ils se trouvaient dans une zone agricole.

Quatre mois pour partir

Un mois plus tard, environ, ils recevaient un recommandé leur signalant qu’ils se trouvaient en infraction. Chacun d’entre eux a également dû se rendre à la police pour expliquer sa situation. L’urbanisme leur a laissé un délai de quatre mois pour tout remettre en place.
“ Cela fait 25 ans que je vis ici, raconte Alain, un résident. À l’époque, je tenais un commerce à Verviers et je faisais la route tous les jours. Mon bonheur était de vivre ici, en pleine nature. Jamais ailleurs, je ne retrouverai le même plaisir. ”

Ce qui choque surtout les habitants, c’est la rapidité avec laquelle on leur demande de partir.
En 2006, en effet, lors du lancement des plans Habitats Permanents, une réunion de concertation s’était organisée entre les résidents, le CPAS et la commune. À l’époque, le plan HP avait rappelé la nécessité d’accompagner les personnes qui vivent en camping et/ou résidence permanente. “ Et ceci, en prenant son temps, sur base volontaire, au rythme de la population. Le CPAS est d’accord avec ça. La commune veut travailler dans ce sens-là. Le choix de la commune est de ne pas travailler n’importe comment. Elle ne veut pas commencer à chasser les gens défavorisés et laisser tranquille les favorisés. Elle souhaite entrer en dialogue avec les résidents permanents pour trouver des solutions adaptées, concertées... ”, souligne d’ailleurs le procès-verbal dressé à l’époque. Les habitants de Longchamps aimeraient que les promesses faites à l’époque soient tenues. “ Nous pensons bien que nous devrons aller en justice pour faire entendre notre voix. Nous irons, si c’est nécessaire ”, conclut Pierre.


Source: SudPresse.be


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