Depuis des décennies, des dizaines de personnes, principalement issues des quartiers populaires et des populations dites « d’origine immigrée », ont été tuées ou grièvement blessées après avoir croisé la route de policiers zélés. Dans l’immense majorité des cas, l’État protège son bras armé et les fonctionnaires de police sont relaxés et, au quotidien, les humiliations et contrôles au faciès ne se voient jamais remis en cause.
Parfois, pourtant, l’évidence du crime policier est trop forte. Ainsi, la semaine dernière, un homme a été froidement abattu d’une balle dans le dos par le « gardien de la paix » qui le poursuivait. Le policier incriminé ayant beau invoqué la légitime défense, il a été mis en examen pour homicide volontaire.
Et la réaction corporatiste des syndicats policiers ne s’est pas fait attendre. Indignés par cette remise en cause de l’impunité dont bénéficient la plupart du temps les forces de la répression, ils ont organisé une manifestation de soutien à leur collègue interpellé. Leur revendication est claire : que le policier impliqué puisse continuer à exercer son travail et à toucher son salaire. On attend de voir une telle mobilisation pour protester contre la politique du chiffre, ou contre la chasse aux sans papiers…
Cet appel rejoint les thèmes politiques portés par l’extrême droite la plus réactionnaire et le Front National demande ainsi la mise en place d’une « présomption de légitime défense » pour les agent-es de la violence d’État. Le Bloc Identitaire va quant à lui encore plus loin et demande la sanctuarisation du domicile, qui permettrait d’abattre impunément un cambrioleur. Les deux candidats en lice pour la présidence de la République ne sont pas en reste et Nicolas Sarkozy, qui reprend sans ménagement le programme de Marine Le Pen, a lui aussi soutenu la « présomption de légitime défense » tandis que François Hollande demande que soit instaurée une « protection administrative » pour les policiers mis en examen.
Alternative Libertaire s’oppose résolument à tout renforcement de la scandaleuse impunité dont bénéficie la police et dénonce la violence d’État qui s’exerce au grand jour dans les quartiers populaires. L’immunité policière, c’est le droit de tuer dans les quartiers ! L’immunité policière, c’est la transformation définitive de la police en armée d’occupation !
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