Le processus électoral au service du Capital
Ce premier constat nous oblige à considérer le processus électoral comme inefficace, inopérant et de nature à renforcer les systèmes d'exploitation et d'aliénation en vigueur.
La vision capitaliste de l'économie amène les décideurs à déclarer que «le monde a largement de quoi se nourrir » avant de poursuivre « de nombreux pays pauvres et des centaines de millions de gens pauvres ne profitent pas de cette abondance ».
Ils s’empressent d’ajouter que « la cause principale de ce phénomène est le faible pouvoir d’achat de certains ménages et de certains pays ».
Le capitalisme est en réalité une machine à générer de la pauvreté, un monde dans lequel les pauvres sont appelés à produire pour les nantiEs et les gouvernantEs, qui pourront ainsi rembourser les dettes qu'ils ont eux-mêmes contractés au hasard de leurs politiques irresponsables.
C'est un monde dans lequel la grande majorité des individus accumulent des dettes.
Un monde d'inhumanité où les exploiteurs des pays riches nourrissent leur bétail avec des millions de tonnes de denrées dites "excédentaires".
La paupérisation de plus en plus grande
Dans la période actuelle, les pauvres des pays « endettés » (Grèce, Irlande, Portugal, Italie, Espagne etc.) n'en finissent plus de s’appauvrir et, dans le même temps, les banques prêtent aux gouvernements de quoi payer les intérêts de leurs dettes alors que ces mêmes gouvernements ont tout fait pour sauver les banques.
Les bourgeois s'enrichissent pendant que les classes laborieuses sombrent dans la pire des crises sociales.
Évidemment, le Patronat profite de la période pour accélérer la mise en œuvre des réformes qui lui sont nécessaires et favorables.
L'État, le Capital et les politiques menées
Nous savons par expérience, que le Capital investit rarement, pour ne pas dire jamais, dans un pays où se développent des dynamiques contraires à ses intérêts ! C'est pour lui une arme efficace de contrôle vis-à-vis des gouvernements issus des urnes, et avec l'augmentation de la mondialisation cela devient une arme encore plus puissante…
La bureaucratie d'État a des intérêts et les éluEs politiques ne peuvent pas les contrôler efficacement. L'état sera toujours une institution dont le but est de protéger des secteurs particuliers de la société - les classes privilégiées - ainsi que ses intérêts propres.
La fonction du système politique dans n'importe quel pays du monde est de réglementer, pas de modifier radicalement la structure économique existante... La grande illusion de la politique, c'est de faire croire que les politicienNEs auraient le pouvoir de faire toutes les modifications qu'ils promettent.
Ces institutions et les mécanismes de domination qui les sous-tendent (la recherche du profit comme seule mesure du succès), sont hors de contrôle et naviguent dans d'autres sphères.
L’anarchisme comme base critique du système électoral
Des moyens en contradiction avec la fin conduisent inévitablement à un résultat opposé aux objectifs poursuivis. L'idée de vouloir utiliser l'État pour amener la société socialiste sans État contient sa propre contradiction.
En revanche, l'adéquation des moyens avec la fin est un principe positif amenant à développer aujourd'hui des pratiques préfigurant la société de demain. En effet, la société à venir n'est pas indépendante des moyens utilisés pour la créer, mais elle est le reflet du combat social qui l'a précédée et des idées qui l'ont sous-tendue. Ce principe se fonde autour de trois attitudes : le rejet de la politique des politicienNEs, l'action directe, l'auto organisation et l'autogestion du mouvement social
Le rejet de la « politique politicienne»
Le refus du parlementarisme que nous prônons, revient à rejeter la conception habituelle de la « politique » telle qu'elle nous est proposée, c’est-à-dire le conflit, sous la domination de l'État et pour son contrôle.
Nous militons pour un réel ancrage social et surtout pas pour prendre le Pouvoir. Au contraire, nous tentons de mettre fin à toutes formes de pouvoir. En d'autres termes, nous visons à la transformation de la société et non à son contrôle.
L’Action directe
Nous prônons l'action directe à la place de la délégation de pouvoir que constitue l'électoralisme. Elle consiste à intervenir directement dans la société, sans passer par l'intermédiaire des institutions. Elle vise à réaliser nos buts à travers notre propre activité plutôt qu'à travers celle des autres, particulièrement celle de « représentantEs » surtout soucieux et soucieuses de la préservation du présent. Elle se base sur une critique radicale de la démocratie formelle parlementaire dans laquelle les citoyenNEs délèguent leur pouvoir au lieu de l'exercer.
Elle permet aux individus de retrouver leur dignité en se réappropriant le pouvoir d'agir sur leur propre existence et en renouant avec les liens sociaux d'entraide et de solidarité.
Auto organisation et Autogestion du « Mouvement social »
L’action sociale des libertaires et, avec eux/elles, de touTEs les oppriméEs, tourne toujours autour d’un discours qui fait sens, et qui débouche sur une activité révolutionnaire, intelligible, palpable, riche et abondante.
Le projet social libertaire n'est nullement une abstraction, mais au contraire c'est dans les luttes et les alternatives vécues concrètement qu'il prend forme et qu'il s'élabore progressivement, au contact de la réalité.
Les organisations anarchistes ne prétendent pas encadrer ou diriger les luttes sociales. Cependant, dans ce cadre, les organisations anarchistes ont toute leur place pour la construction et la politisation d’un mouvement social révolutionnaire.
Fédérer les luttes
L'indiscutable nécessité de mener un combat global doit se traduire par le refus de cloisonner les luttes en de multiples terrains d’interventions spécifiques.
L’erreur, c’est de s’enfermer dans des revendications catégorielles. Il ne faut pas que des réalités quotidiennes, diverses et différentes, nous conduisent à « découper/diviser » les luttes sociales.
Nous devons tout faire pour nous mobiliser ensemble, sur des objectifs communs.
Agir au lieu d'élire
En refusant ce système, nous refusons à d’autres le loisir de nous représenter. Nous leur refusons le « droit » de parler en notre nom, le droit de décider à notre place.
Nous leur refusons la légitimité et son corollaire, le pouvoir, que le simple acte de voter leur attribue!
Les classes se côtoient dans les isoloirs, mais en réalité les nantiEs ne respecteront jamais les excluEs, les exploitéEs, les reléguéEs…
L'action directe, le rejet de tout ce qui permet de maintenir l'immense majorité des individus en état d'esclavage, tout cela doit nous permettre de renverser l'ordre des choses.
Dès à présent, ne nous contentons plus de l’indignation. Révoltons-nous.
Sources: http://www.c-g-a.org